Breivik : L’internement psychiatrique serait « pire que la mort »


Anders Behring Breivik, qui s’apprête à être jugé, le 16 Avril prochain, pour l’assassinat de 77 personnes, en Norvège, en Juillet dernier, a déclaré dans une lettre publiée, ce mercredi 4 avril 2012, qu’être condamné à des soins psychiatriques serait le pire sort imaginable que pourrait lui réserver la justice.

« Envoyer un activiste politique dans un asile est plus sadique et plus cruel que de le tuer ! C’est un sort pire que la mort. », a t-il dénoncé dans sa lettre.

Une lettre dont l’objectif est clairement de discréditer, point par point, un rapport établi par deux experts-psychiatres, Synne Soerheim et Torgeir Husby, mandatés par la justice norvégienne, qui ont conclu, à la fin de l’année dernière, que Anders Behring Breivik, 33 ans, souffrait de schizophrénie paranoïde et était donc pénalement irresponsable.

Anders Behring Breivik : Pourquoi souhaite t-il être reconnu pénalement responsable ?

Le 22 juillet dernier, Anders Behring Breivik a déclenché l’explosion d’une voiture piégée à l’extérieur des bâtiments du gouvernement d’Oslo, tuant huit personnes. Il s’est ensuite rendu sur l’île de l’Utoeya, à quelque 40 km au nord-ouest d’Oslo, vêtu comme un officier de police, pour tirer méthodiquement, pendant plus d’une heure, sur les jeunes du Parti travailliste qui s’étaient réunis pour faire la fête. Au total, 69 personnes ont trouvé la mort. Si de nombreuses interrogations sur le « pourquoi ? » de ce geste ont resurgi, Anders Behring Breivik a rapidement dissipé le mystère en se faisant le protagoniste d’une croisade menée contre le multi-culturalisme et l’ »invasion musulmane » en Europe.

Aujourd’hui, l’homme de 33 ans, pour le moment présumé coupable et déclaré pénalement irresponsable, veut être déclaré sain d’esprit. Selon ses avocats, la raison de ce souhaite serait qu’Anders Behring Breivik souhaite que son message politique reste entier et ne soit pas sali. Un message qu’il a, par ailleurs, partagé sur internet avec la publication de son manifeste de 1 500 pages, le 22 juillet dernier, juste après ses attentats.

« Je dois admettre honnêtement que c’est la pire chose qui pouvait m’arriver à moi, car cela serait l’ultime humiliation, » écrit-il dans sa lettre.

Une demande qui semble légitime pour l’homme de 33 ans qui dénonce dans sa lettre plus de « 200 erreurs » dans le rapport des deux psychiatres, du simple détail linguistique à des déclarations inventées de toute pièce selon lui.

« Le problème, c’est juste que 80% du contenu des 13 entretiens [avec les psychiatres, Ndlr] est directement inventé« , explique t-il.

Il ira même jusqu’à soulever la question de l’objectivité des deux experts-psychiatres qui, selon lui, ont tellement été traumatisés par ses attaques qu’ils ont été incapables d’être objectifs. De ce fait, il estime qu’ils sont inaptes pour évaluer son état mental.

« L’incompréhension très brutale, les actions menées, tout cela combinées avec nos différences d’opinion idéologiques abouti à la conclusion que la plupart des conclusions proviennent probablement de leur incapacité à maitriser leurs émotions, soit l’approche pragmatique de ces derniers est donc loin d’être terminé ».

Devant le tollé provoqué par la première expertise, le tribunal d’Oslo a ordonné une nouvelle évaluation psychiatrique, dont les conclusions sont attendues le 10 avril, moins d’une semaine avant l’ouverture du procès.